Ottawa, le 5 juillet 2024 — Le porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Innovation et de Sciences, Maxime Blanchette-Joncas, exige que le gouvernement prolonge sa consultation avec les acteurs de la science et de la recherche, en vue de moderniser le système fédéral de soutien à la recherche.
Le gouvernement a récemment annoncé la création d’une organisation-cadre de financement de la recherche, qui permettra d’assurer une meilleure coordination dans l’écosystème de la science financée par le gouvernement fédéral. Cette nouvelle entité a comme prétention de réunir en son sein les trois organismes subventionnaires déjà existants. Elle permettra à la recherche de se faire de manière interdisciplinaire, en optant pour une approche combinant les différentes disciplines, et évitera de travailler en silos hétérogènes. Mais là où le bât blesse, c’est bien dans la forme que celle-ci prendra. Alors que l’annonce conjointe des ministres Champagne et Holland a été faite le 17 juin 2024, ces derniers ont donné comme mandat aux trois conseils subventionnaires d’entreprendre un dialogue avec la communauté de recherche d’ici le 17 juillet 2024, soit en 30 jours.
« Le gouvernement fédéral demande aux trois conseils subventionnaires de sonder tous les acteurs de la recherche au Canada, soit une centaine d’universités, 127 collèges, écoles polytechniques, instituts, ainsi que de nombreuses organisations en un mois. Ça pénalise grandement les petites et les moyennes organisations qui ont moins de ressources pour réagir au dernier moment et faire partie de cette consultation. Les seules qui vont pouvoir faire entendre leur voix sont les grosses institutions qui ont à la fois les moyens, mais aussi le personnel, dans une période de l’année où beaucoup sont en vacances. Tout ça afin d’aiguiller le gouvernement sur la direction à prendre pour les prochaines décennies, ce qui n’est pas rien. Comment le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie et le ministre de la Santé espèrent-ils avoir un résultat valable sans se donner le temps ou les moyens de se parler et d’échanger en profondeur avec toutes les parties prenantes de la science et de la recherche dans ce changement majeur? », fustige Maxime Blanchette-Joncas.
« Quel manque de considération du milieu scientifique! On ne prévient pas les différents organismes impliqués en amont de cette consultation express, qui, en plus, a lieu en plein milieu de l’été. Pire encore, cela faisait déjà plus d’un an que le gouvernement avait reçu le rapport du Comité consultatif sur le système fédéral de soutien à la recherche qu’il avait lui-même mandaté et qui préconisait la création d’une telle entité dans le but de favoriser la coordination entre les différents organismes subventionnaires. Pourtant rien n’a été fait depuis tout ce temps. Ça montre simplement que leurs priorités sont ailleurs, mais clairement pas pour faire avancer la science. Le fédéral tente d’apporter un changement qui aura de grandes conséquences, mais qui, finalement, sera bâclé. Ce n’est pas comme si le sujet n’intéressait pas les foules, bien au contraire. À titre de vice-président du comité permanent de la science et de la recherche, j’ai initié une étude qui portait sur la répartition du financement fédéral pour la recherche et nous avons atteint une participation record depuis l’existence de ce comité. Donc, si on laissait assez de temps aux organisations et aux établissements, ils seraient nombreux à vouloir exprimer leur point de vue, et nous aurions une très bonne vision des besoins pour réellement moderniser du système fédéral de soutien à la recherche », a ajouté le député bloquiste.
« Mon souhait aujourd’hui est simple : je demande au gouvernement fédéral de revoir la date limite de cette consultation express afin de permettre aux acteurs de l’écosystème scientifique d’avoir l’occasion de s’exprimer dans ce changement majeur. Il est important d’obtenir la participation des parties prenantes afin d’avancer avec confiance dans la création de cette nouvelle organisation. Et surtout, il est primordial que le financement tant attendu annoncé dans le budget de 2024 pour la recherche ne devienne pas conditionnel à la mise en place de cette organisation-cadre, et soit comme prévu investi dès que possible pour l’avancement de la science », a conclu le député.
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Source :
Joanie Riopel
Attachée de presse
Bloc Québécois
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